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до̀бро ју̏тро

18 septembre 2017. Avant de quitter Mostar je prends un café en ville avec un couple de cyclotouristes rencontré la veille. Mila et Denni ont parcouru les 3653km de l'Eurovélo 6 qui traverse l'Europe d'Ouest en Est (St-Nazaire - Constanta). Ils en ont profité pour rencontrer les acteurs positifs et innovants à travers leur voyage d'où leur projet "Entreprendre le monde" (http://entreprendrelemonde.com/). Ils sont maintenant sur le retour pour s'installer à Turin où Denni est originaire... et préparer le prochain voyage très certainement.

Sur la route de Bosnie à la sortie de Mostar

Je me dirige vers Capljina où m'attends un kiné indépendant Bosniaque pour réaliser une entrevue dans le cadre de mon projet "physio on hand". Vinko est de la même fibre que ses homologues Croates que j'ai rencontré à Rijeka. Je n'obtiendrai pas beaucoup d'informations sur la pratique de la kinésithérapie en général en Bosnie. Vinko étant beaucoup plus loquace sur sa pratique personnelle et ses compétences.

Je fais route pour Dubrovnik, un détour que j'ai rajouté en espérant qu'il en vaille le coup.

Je décide de prendre un axe plus dans les terres afin d'éviter la fameuse "magistrale" qui longe la côte. Je dois passer en Croatie puis refaire une portion bosniaque. La Bosnie a gardé un accès à la mer afin de favoriser ses échanges avec l'international, coupant littéralement la Croatie en deux. Quelle surprise de me voir refuser le passage de la frontière, l'accès n'étant pas international me dit-on. Si je vérifie régulièrement l'évolution des frontières en Asie centrale pour être sûr que mon trajet reste envisageable, je ne m'attendais pas à trouver un poste réserver au résidents limitrophes dans les Balkans. Je dois donc faire un détour non négligeable pour rejoindre la route principale, où on ne vérifiera finalement pas mon passeport.

Dubrovnik est plus que touristique. Heureusement je choisis un hébergement en dehors de la ville m'évitant donc de devoir circuler en agglomération avec mon vélo chargé. C'est un détour un peu contraignant mais qui me semblait s'imposer. Une journée de pluie qui me permet d'avancer sur la rédaction de mon périple. J'ai aussi le plaisir de recevoir une petite surprise. J'avais oublié un bidon d'eau lors d'un vol en parapente près de Rijeka. Ce bidon m'avait été offert par Julian, l'étudiant en médecine et cycliste amateur, lors de mon passage en Suisse. Je m'étais engagé à l'amener au moins jusqu'en Iran. Sa perte fut une déception qui avait failli me faire faire demi tour. Finalement il m'a été envoyé par une membre du club local. Je pourrai étanché ma soif, sauvé!

Je visite la ville très tôt le matin afin d'éviter la cohue qui afflue en ville. Je vous laisse découvrir cette cité chargée d'histoire et de patrimoine.

Je quitte Dubronik par l'ancienne route ce qui me laisse un peu de répit avant de rejoindre la magistrale, et m'offre aussi un joli point de vue sur Dubrovnik. J'essuierai beaucoup de circulation jusqu'au point crucial de l'aéroport. Je dois me munir d'un fidèle ami fabriqué en Bosnie. Un bâton sur lequel j'ai serti une canette trouvée sur le bord de la route, afin d'inciter les automobilistes trop pressés à respecter les distances de sécurité. Une invention que l'on pourrait presque qualifier et d'éco-responsable. Même si cela représente une goutte d'eau dans un vaste océan. Depuis mon entrée aux Balkans les bords de la route sont jonchés de détritus en tout genre. On ne connait pas ou peu le terme recyclage ici, et les déchets ont comme avenir l’enfouissement et l'incinérateur dans le meilleur des cas. Cela me renvoie à mon voyage en Asie où j'ai vu des locaux jeter littéralement leurs déchets (plastique, métal...) dans le Mékong. Si on peut y voir un problème de conscience personnelle et surtout d'éducation, il faut admettre que la bonne société qui nous propose toujours plus de consommation ne prévoit que très rarement un avenir durable et pérenne pour ce qu'elle produit (encore moins dans ces pays). Ainsi les déchets sont jetés n'importe où faute de solutions alternatives. Un point positif cependant a été de constater qu'en plusieurs endroits des adolescents étaient mobilisés pour ramasser les détritus aux bords des routes pour les brûler. En espérant que cela les sensibilisera à changer leur comportement mais surtout leur consommation.

Je me débarrasse de mes derniers Kuna avant la frontière. Au Monténégro on paye en Euros. Je campe dans la baie de Kotor. J'apprécie mon premier bain dans la mer adriatique après une journée chaude et ensoleillée. Avec la haute saison passée la région est un peu désertée et me donne l'occasion de me baigner dans le plus simple appareil. Je ne vous ferez pas l'affront (ou le plaisir) de vous publier ici l'immortalisation de ce moment qui a suscitée tant de convoitises sur les réseaux sociaux.

Je reprends la route pour la ville de Kotor. Les monténégrins sont plus avenants et sympathiques. Ils n'hésitent pas à me saluer et à m'encourager. Je peux même me passer de mon bâton-canette sur certaines portions. Les klaxons se font plus amicaux. Car oui tout l'art du cyclotouriste est d'apprendre le langage du klaxons et d'interpréter les messages et les intentions cachés. Un "tût" à peine audible, provoqué par un effleurement pour en minimiser le bruit, symbolise la sympathie: "allez mon gars, c'est bien ce que tu fais!!" Il est souvent accompagné d'un geste amical ou d'un sourire. Le "tûûûûûût" long et insistant transmet plutôt irascibilité du conducteur et se traduirait plutôt: "T'as vraiment rien d'autre à foutre?". Lorsqu'il provient d'un camion ou d'un bus il met en garde que le conducteur n'a probablement aucune volonté de ralentir, et incite généralement à se ranger au maximum pour favoriser le dépassement, en serrant les genoux... et le reste avec...

La sécurité des cyclistes sur la route est souvent bafouée au détriment de quelques secondes que l'on ne veut pas perdre et pourtant loin d'être précieuses. Ainsi certains automobilistes n'hésitent pas à pénétrer un espace vital, parfois au sens propre du termes: plus d'un centaine de personnes décèdent en France chaque année dans un accident de vélo impliquant un véhicule motorisé.

Arrivé à Kotor, je n'aurai une fois de plus pas ma place. En effet deux immenses bateaux de croisières ont déversé leurs flots de touristique dans la ville. Ni la digue ni les trottoirs ne sont praticables pour moi, et les rues ne sont qu'embouteillages. Je me fraye malgré tout un chemin. A la sortie de la ville, un tunnel permet de franchir une montagne. Plus de 1600m de long, sombre, pas bas-coté pour circuler à vélo. Le bruit assourdissant et effrayant qui en émane me fait rebrousser chemin pour prendre la route à travers le col. Un mal pour un bien car l'axe est naturellement peu circulé et m'offre une vue imprenable sur Kotor, sa forteresse et la baie.

Budva, une autre ville côtière et touristique. Mais ce détour est pour le coup complètement volontaire. Car à Budva il y a un site de parapente, et le mien commence sérieusement s'impatienter dans mes sacoches. D'autres avantages viennent s'additionner à cette pause récréationnelle. Je ressens le besoin de me (re)poser un peu. La fatigue commence à se faire sentir. Mais pas une simple fatigue qui disparaît après une bonne journée (ou nuit) de repos. C'est une fatigue plus générale et physique, me donnant des courbatures (que je n'ai jamais eu en voyage à vélo). Je profite donc d'une auberge de jeunesse dans la cité médiévale. Pour ceux qui n'ont jamais eu l'occasion de voyager dans ces fameux "hostels" aux chambres partagées, ils sont le lieux de passage de jeunes voyageurs des quatre coins du monde. S'ils n'incitent pas (toujours) à se rapprocher de la population locale, ils permettent cependant le partage et l'échange avec d'autres populations. Argentins, australiens, japonnais, indiens et autres pays Européens, ce ne seront pas moins de 12 nationalités que j'aurai l'occasion de côtoyer, permettant de créer des contacts, parfois même sur le long termes. Je profite aussi de mes contacts avec des pilotes parapentistes locaux pour voler.

Demain direction Podgorica, la capitale, où m'attends Aleksander pour une rencontre inter-kiné.

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