Tamam kanka!
Expression des jeunes par excellence que l'on utilise pour dire "OK mon pote". Attention toutefois, Kanka signifiant "meilleur ami", on utilise cette expression uniquement pour les amis proches. Mais pour moi ça été une bonne manière de faire sensation avec mes hôtes qui se sont souvent avérés être des étudiants.

J'ai quitté les jeunes boulangers de Sarayönu sous une salve de "bon voyage" et "donne nous de tes nouvelles". J'ai retrouvé dans ce groupe une certaine complicité, une sorte d'énergie commune qui gravitent autour de la bienveillance maternelle de Nériman.
Mais Sarayönu est une petite ville de campagne isolée et je me retrouve très vite seul à arpenter des routes inconnues et désertées: longue litanie du cyclo voyageur solitaire. Si, comme on me l'avait annoncé, le paysage n'a rien de transcendant, je trouve finalement l’intérêt de cette journée dans le regard des gens bien étonné de voir passer un étranger dans leurs terres si reculées. Et comme bien souvent dans ces cas-là je suis salué chaleureusement et invité à partager une tasse de thé, ou deux, ou trois!

J'arrive à Sultanhani dans la journée. Je suis supposé rester dormir chez un hôte de chez warmshower, qui finalement me propose "juste" de camper dans son jardin. Loin de moi l'idée d'exiger un lit lorsque l'on me reçoit. Mais si j'avais su, j'avais des hectares à dispositions toute la journée loin des chiens qui aboient et des motos qui pétaradent. Le brouillard matinal stagne sur la ville et me fait repousser mon départ. Je n'ai de toute façon que peu de kilomètres à parcourir ce jour. J'en profite donc pour jeter un œil au centre ville et voir mon premier caravansérail. Ce n'est pas tant le prix qui me rebute à payer l'entrée, je ne suis pas super emballé à l'idée de payer pour quelques vieilles pierres. Mais Claude ne le voit pas du même œil. Claude est un retraité français et réalise son rêve de toujours, un voyage autour du monde. Son fil conducteur lui, c'est le patrimoine de l’UNESCO, alors autant dire que tourner les talons à un célèbre caravansérail pour 5 TL (un peu plus d'un euro) relève presque de l’hérésie. Bref, il m'invite donc à visiter en sa compagnie, puis de prolonger nos discussions autours d'un "pide" turc.
Après cette pause francophone, me voilà reparti pour Aksaray. J'ai prévu de rester une nuit avant de rejoindre la Cappadoce le lendemain. Il me faudra 5 jours finalement! Jean m'accueille dans sa collocation d'étudiants. Ils sont 3 à partager un appartement et sont en pleine révision pour leurs examens à venir. Le lendemain, alors que je prévoyais de partir tôt, ils font grasse matinée suite à une longue nuit de révision. Ne me voyant pas de partir sans dire au revoir, je décide de rester une journée de plus pour profiter d'internet: trier les photos, éditer des vidéos, rédiger mon blog... vous connaissez maintenant ma routine.
Je profite aussi de leur sommeil pour rédiger un mot sur le frigo comme ils me l'ont demandé, car cela semble être la coutume pour les voyageurs de passage qu'ils accueillent. Quelle surprise de voir qu'ici sont passés: Adam, l'anglais que j'ai retrouvé à Isparta et que j'avais moi même hébergé, Anneke et Tane, des cyclos néo-zélandais avec qui nos chemins ne devraient pas tarder à se croiser. Bref, sont passés ici d'autres cyclo voyageurs que je connais de près ou de loin. C'est une chose qui devient assez commune avec les hôtes actifs, que de voir que l'on a des connaissances en commun dans le monde des voyageurs. Et le soir, alors que nous sortons boire un verre (du thé pour le coup, l'alcool a quelques peu disparu peu à peu) tous leurs amis nous retrouvent pour rencontrer un énième voyageur. J'apprends d'ailleurs qu'un volcan non loin est un lieu propice au vol libre. Je décide donc de rester un jour de plus pour aller aérer mon parapente.
Le mont Hassan domine de ses 3253 mètres d'altitude toute l’Anatolie centrale. Je ne monterai naturellement pas jusqu'au sommet, déjà enneigé à cette époque. Depuis un décollage intermédiaire, je prends mon envol dans un air frais et une vue splendide. Tout y est: le sommet enneigé, les flancs bordés d'arbres feuillus ayant revêtus leurs robes aux couleurs multiples, les abords arides constitués de roche volcanique d'un noir intense.
S'il y a encore quelques semaines j'aurais trouvé exagéré de "perdre" un jour consacré au vélo pour un vol en parapente, je prends désormais de plus en plus de temps pour voyager. Ma course ralenti, un peu trop des fois, mais je commence à trouver mon rythme, et il n'est pas dans l'alignement obtus des kilomètres. Peut être qu'il va falloir revoir mes délais pour atteindre mon objectif et j'en connais un qui souri gentiment en lisant ces lignes (Olivier, on s'est compris ;-))
De retour (enchanté) à Aksaray, je fais quelques courses car ce soir c'est moi qui suis au fourneau. Au programme gratin dauphinois. J'avais rencontré plus tôt des français qui profitaient de leurs escales pour cuisiner une spécialité française. Pour eux c'était les crêpes, j'ai trouvé la mienne. Parce que c'est facile et que l'on trouve toujours les ingrédients nécessaire car basiques.
Tout le petit monde est au rendez vous et on regarde mes vidéos de la journées. Leurs viennent alors une idée. Le lendemain c'est le jour de célébration de Atatürk. allias Mustapha Kemal. Je suis donc convié à réaliser un second vol avec un poster de l'université en hommage à cet homme, cher au cœur des turcs. Aussitôt dit, aussitôt fait, me voilà donc en route avec mon affiche. Cette fois je réalise un vol depuis un volcan secondaire. Comme pour le précédent vol je suis seul au déco, et dois me fier à mon unique analyse de la météo. Mais je suis assez confiant, les conditions météorologiques étant relativement faciles. Voici la vidéo qu'à réaliser Jean après mon passage, j'ai gagné le cœur des Turcs, simple échange de réciprocité.
Le temps de transférer les vidéos depuis un bar, où j’enchaîne thés et parties de Batak avec les locaux, me voilà encore pas beaucoup avancé pour la journée. Je campe dans un village au pied du volcan. Le lendemain la brume a disparu laissant place à un air clair et limpide. Depuis mon campement j'observe le mont Hassan et son reflet qui miroite sur le lac aux eaux paisibles près duquel j'ai dormi. Un spectacle de taille pour le petit déjeuner, malgré avoir essuyé ma première gelée matinale.

Je passe par Ihlara, sur les conseils de Claude. Même si lui me suggérait de réaliser la randonnée de 14 km à travers le canyon pour y découvrir la multitude d'anciennes églises qui s'y cache. Je me contenterai de le contempler de loin, hérétique que je suis. A chacun son voyage et ses priorités.

Sur ma route je croise Bryan, cyclo-voyageur confirmé. Il me demande d'où je viens et alors que je me prépare à sortir mon explication bien rodée d'où se situe Briançon en France, il me coupe: "Ah je connais Briançon, j'y suis passé en faisant la route de la traversée des alpes". Bon, les présentations sont faites... Bryan est Américain, il vit désormais en Turquie avec sa femme et prend régulièrement quelques vacances pour voyager à travers le pays (et d'autres) à l'aide de son biclou.
A Galencay, je trouve une échoppe de bricolage où l'on vend des clous en acier. Il me faut trouver une solution pour remplacer les sardines de ma tente. J'ai une fâcheuse tendance à laisser traîner mes affaires et les piquets de tentes sont restés sur le balcon à Aksaray où je faisais sécher la toile. Un passage dans l'étau pour recourber la tête et me voilà pourvu de nouvelles sardines qui viendront alourdir mon package. Le temps d'un thé, puis d'un deuxième, et d'un troisième pour la route... je suis près à repartir. Mais avec tout ça le soleil décline déjà sur l'horizon. Je recherche donc un endroit pour la nuit, j'ai un nouvel équipement à inaugurer. Pas de folies ce soir, je dors non loin de la route, sous un arbre. Au couché de soleil un berger rentre ses bêtes et vient me saluer chaleureusement. Il me conseille aussi de me rendre un peu plus loin où je peux trouver du bois et faire un feu pour me réchauffer. Enfin c'est ce que j'ai compris quand il a pointé du doigts d'autres arbres en me montrant du bois mort au sol. Vous n'imaginez pas les ressources que l'on développe dans les cas où on parle pas la langue. Comme il n'y avait rien de transcendant dans le paysage pour ce bivouac, j'en ai profité pour faire quelques photos de nuits.

Le lendemain, cette fois-ci c'est la bonne! Il n'y a pas de doute je serai en Cappadoce le soir même, enfin normalement...! Je rejoins la route principale, mais très vite bifurque pour une autre secondaire, tant le revêtement est déplorable. Au premier village j'aperçois du monde attroupé près d'une mosquée. Silence de marbre turc, j'imagine qu'il s'agit d'un enterrement. Mais au moment même où j'arrive, ce petit monde se met en route, klaxonne, on sort les fusils et tire en l'air... Je ne saurai pas ce que l'on commémore, mais j'ai déjà changé de braquet pour déguerpir en quatrième vitesse! Petite halte à Nevshehir, le temps de faire le plein de provisions, et me voilà en route pour les derniers kilomètres.
J'arrive à Ushilar aux portes de la Cappadoce, il ne m'en faudra pas beaucoup plus pour établir mon camp de base pour la nuit. La vue est juste...

Il existe cependant deux Cappadoce à mon sens. Göreme est la ville touristique par excellence, bondée de magasins touristiques, d’hôtels, de restaurants... Les principaux points de vue alentours sont rendus accessibles aux véhicules. Les voitures, les minibus, parfois même les autocars, viennent déverser un flot de touristes enclins à prendre le plus beau selfie. La musique est souvent au rendez-vous, car une petite échoppe a sorti les enceintes. Ici et là on consomme mais surtout on consume, car le traitement des déchets laisse parfois à désirer.Il suffit de s'éloigner de quelques dizaines de mètres pour finalement se retrouver tranquille. J'ai ainsi arpenté des vallées entière sans croiser âme qui vivent, non m'en déplaise. Force est d'avouer que mon pied montagnard m'a aussi permis de me rendre dans des endroits où si tous les (millions) de touristes s'aventuraient il n'y aurait strictement plus rien à voir.
A part cette description subjective, la beauté de la Cappadoce est difficilement descriptible et je vous invite plutôt à la découvrir en image, avec un thé par exemple....

Depuis Göreme je fais route vers Kayseri. Je pars relativement tôt puisque ces foutues montgolfières m'ont réveillé aux aurores. Pas de chichi sur l'itinéraire, j'opte pour la route principale. Je peine à rouler, un léger manque de motivation, un léger vent contraire, un léger plat montant: cocktail parfait pour compter les kilomètres qui défilent (lentement). Beaucoup de marchands vendent des fruits secs sur le bords de la route. Je m’arrête régulièrement faire le plein d'énergie et de thé: je garde la moyenne à 3 la plupart du temps.

Arrivé à l'entrée Kayseri j'envoie un message à mes hôtes pour leur stipuler que je suis aux abords
de la ville. Je branche le GPS et découvre qu'il me reste 25 km à parcourir. J'ai (encore) sous estimé cette agglomération qui compte plus d'un million d'habitants. J'arrive juste après le couché de soleil. Ici aussi ce sont étudiants qui m'accueillent, mais plus jeunes, la vingtaine. Et ils sont plus qu'emballés que de recevoir leur premier voyageur dans leur collocation.
Le lendemain direction l'atterro. En plein milieu de la banlieue, se trouve une montagne et on atterri à la périphérie du centre ville. Je vole avec un pilote local, qui proposera même de faire voler un de mes hôtes qui m'a accompagné. Les liens se tissent, on retrouve d'autres amis, d'autres étudiants. Je joue les prolongations, encore une fois. Mais là c'est aussi à cause des transports en commun. En effet on me refuse dans le train faute de wagon cargo pour entreposer mon vélo. Du coup je dois prendre un bus 2 jours plus tard. Le temps ne permet plus de voler, mais encore une fois je ne suis pas pressé. Finalement je pars avec un bus de nuit, direction Erzurum, à l'est de la Turquie. Je dois y récupérer mon visa et les 700 km que j'ai à faire ont peu d’intérêt. Erzurum est située à près de 2000m d'altitude, et ici... c'est la neige qui m'accueille. Heureusement une autre collocation d'étudiants m'attend pour rester au chaud. Décidément je fais un retour à mon temps estudiantin.

A l'est de la Turquie c'est pas la même ambiance. Les contrôles policiers sont fréquents sur les routes, même si je n'ai jamais été arrêté, mais plutôt salué amicalement. Aussi les véhicules blindés ne sont pas rares à circuler sur les routes, aussi sous forme de convoi comme ici à l'entrée de la ville d'Erzurum.
Mon visa est prêt et m'attends au consulat, moyennant 75€ pour un durée d'un mois. C'est mon premier visa d'une telle somme, et moi qui comptais rester en Iran pour l'hiver, ça s'annonce être un petit budget. Au consulat je rencontre Dennis, un jeune cyclo-voyageur. Je dis jeune parce que Dennis à 20 ans! et son programme colle un peu au mien. Il ne nous faudra pas longtemps pour décider de cheminer ensemble. J'étais un peu retissant à parcourir les derniers kilomètres qui nous reste dans le froid glacial de ces contrées. Mais à deux ça semble plus amusant, plus réalisable au moins. Dennis ça n'a pas l'air de lui poser problème lui, appelez ça la fougue de la jeunesse ou l'inconscience. La barrière n'est sûrement pas très loin. Avant de partir nous profitons du hammam pour tenter emmagasiner un maximum de chaleur.


Puis j'ai rendez-vous de mon coté dans un collège pour parler de mon voyage à des adolescents. Servet, le professeur qui m'a contacté me faii faire le tour de pas moins de 10 classes. Encore une fois ce sera un bon moment de partage. Certains ados sont très intéressés par mon voyage, les conditions dans lesquels je pédale, la difficulté d'une telle entreprise. D'autres chercheront uniquement à connaitre mon joueur de foot ou mon club préféré. Partout où j'ai pu voyager le foot est comme une activité commune, et quand je réponds que je n'y connais rien il y a souvent déception dans mes interlocuteurs. Alors je m'empresse de me justifier et de leur expliquer qu'avec les 222 millions d'euros qu'à coûté le dernier transfert de Neymar, je résoudrai peut être pas mal de problème auxquels ils font face, je regagne un peu de leur estime.
Au départ d'Erzurum c'est une belle route à l'asphalte lisse qui nous attend, un léger vent arrière nous pousse, dans un léger plat descendant... cocktail gagnant! Nous avalons les kilomètres jusqu'à gagner une petite ville au pied d'un col que nous graviront le lendemain.
Une bâtisse près d'une station essence abandonnée attire l’œil de Dennis. Je ne suis de mon coté pas super emballé à l'idée de squatter un bâtiment miteux alors que nous avons toute la nature à disposition. Mais son enthousiasme me séduit et la perspective d’être abrité et de pouvoir faire un feu par les -5/-10°C qui s'annoncent cette nuit auront raison de moi. Nous voilà donc à préparer notre campement, mais très vite délogés par le propriétaire de la station essence qui vit encore sur les lieux, alerté par la fumée. Nous devons plier bagages vite fait bien fait, pas la place pour d'éventuelles négociations. Retour à la case départ, nous roulons de nuit maintenant, pour trouver un endroit où camper, mais il ne nous faudra pas longtemps dans ces contrées peu habitées. Ce sera donc une nuit à la fraîche. Le lendemain tout est gelé, eau, fruit, fromage!! un comble!

Nous nous lançons dans l'ascension du col. La neige se fait de plus en présente sur les bords de la route, mais le macadam reste sec. C'est près d'une trentaine de kilomètres qu'il nous faut gravir. Au sommet, la neige est partout. Heureusement le soleil est au rendez-vous pour nous réchauffer dans la descente.
Arrivés à Agri, nous sommes accueillis avec tous les honneurs par un couple de policiers. Elif et Enver sont aussi voyageurs, en fonction des vacances et de leurs moyens de fonctionnaires. Mais ils arrivent cependant à réaliser un voyage chaque année, principalement en Europe. Le reste du temps, ils voyagent par le biais des personnes qu'ils accueillent. Nous nous séparons avec Dennis, je prend un jour plus cool pour mettre au repos un genou qui me tiraille, lui à rdv dans une école à son tour. Nous cheminerons séparément pour nous retrouver près de la frontière. Le jour suivant c'est dans une famille Kurde que je serai accueilli. Les traditions changent, je mange en compagnie des hommes et les femmes restent à l'écart. La famille est religieuse et politisée. Durant le repas tout y passe: l'Arménie, la Syrie, le régime Turc, la persécution des Kurdes, la religion... j'ai un peu l'impression de marcher sur des œufs quand on me demande mon avis mais leur ouverture d'esprit me permet d'exprimer mes positions.

Je ne le dirai jamais assez mais on reste assez loin de la politique politicienne que nous martèlent les médias, les gens sont souriants, accueillants et chaleureux malgré les problèmes qu'ils rencontrent. La plupart ont bien conscience des difficultés que traverse leur pays et déplorent la politique actuelle. Mais leur président joue avec la religion et garde ses soutiens par ce biais là, l'opposition cherchant à se mettre trop en marge des traditions, manque à séduire le cœur de l’électorat.
Dogubayazit signe la fin de mon périple en Turquie, ce pays qui est de loin là où j'ai passé mes meilleurs moments depuis mon départ. Je profite d'un jour de repos pour visiter les environs, et notamment le Isak Pasa.

Il me reste quelques jours de vélo pour me rendre à Tabriz en Iran. De là je mettrai en stand by la bicyclette pour passer l'hiver dans le sud du pays où j'espère trouver un climat plus clément, même s'il devrait rester hivernal. Il faut dire les derniers jours ont été un peu frais.

J'ai contacté une ONG pour intervenir dans l'ouest du pays en tant que kinésithérapeute suite au tremblement de terre. Mais les contacts sont assez difficiles à établir pour le moment. Le reste de mon temps, je le consacrerai dans un café culturel où je vais travailler en échange d'un hébergement, mais surtout organiser des rencontres culturelles et diverses activités. Une vie un peu plus sédentaire s'annonce quoi que bien remplie très certainement.
A très bientôt sur mon site, même si les nouvelles seront certainement un peu moins régulières et passionnantes, mais les réseaux sociaux étant particulièrement difficiles à utiliser dans ce pays, je reste en contact principalement par ce moyen.

N'oubliez pas de faire de votre vie un rêve, et de ce rêve une réalité.