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Naufragé du pacifique

Dili est une ville où il semble faire bon vivre, capitale du Timor Leste, elle ne compte pourtant qu'environ deux cent mille habitants. Elle accueille un bon compromis d'expatriés qui semblent se mélanger harmonieusement avec les locaux ce qui n'est pas toujours le cas. Elle conserve ses airs de dilettante comme toute mentalité asiatique. Peu de touristes viennent s'aventurer dans ces contrées éloignées et pas toujours facile d'accès.

De là j'étais sensé embarquer sur un voilier en direction de la Nouvelle Zélande. Mais le capitaine rencontre des déboires avec le moteur de son navire et a pris beaucoup de retard. Malheureusement les équipiers qui devaient l'accompagner pour l'Indonésie ont dû renoncer à cause d'impératifs temporels. Il est bloqué en Thaïlande sans possibilité de naviguer vers le sud. Il me propose donc le deal de me payer un billet pour la Thaïlande afin de l'aider à convoyer son bateau jusqu'au Timor afin de récupérer mon vélo que je laisserai sur place avant de nous diriger vers la Nouvelle Zélande. C'est une décision difficile pour moi. Le fait d'éviter de prendre l'avion était devenu ma motivation première dans la décision de naviguer, en plus du coté voyage à vitesse réduite. Revenir en arrière n'est aussi pas des plus plaisant d'autant qu'il m'a fallu plusieurs mois pour parcourir cette distance entre la Thaïlande et le Timor Oriental. Mais cela semble la meilleure solution qui s'offre à moi, étant donné que trouver un équipier demande du temps, c'en est d'autant plus de perdu pour moi à attendre. Aussi, cela semble une bonne préparation que de naviguer près de la côte dans des eaux tranquilles pour me faire la main, ou plutôt le pied marin. En un mot cela semble reculer pour mieux avancer.

Dili étant assez mal desservie par la voie des airs je dois revenir en bus à Kupang, sur le territoire indonésien, afin de minimiser les coûts et faciliter les démarches administratives pour la douane et l'immigration avec mon vélo au moment de le récupérer. Une longue journée de bus m'attend avec en prime le passage de la frontière qui n'est pas aisé. Arrivé à bon port, pas le temps de souffler que j'embarque dès le matin pour une autre journée, cette fois en avion pour arriver à Ko Samui, petite île au sud est de la Thaïlande où m'attend le capitaine.

Craig m'accueille à mon arrivé et les premiers contacts sont plutôt bons. Il est très reconnaissant de mon effort pour revenir en arrière et je me sens prêt et motivé pour notre départ imminent. Une première soirée tranquille dans un hôtel pour profiter d'un peu de confort. Je redécouvre certaines chose oubliées, comme l'eau chaude, un lit confortable, un petit déjeuner complet...

Je réalise à quel point je me suis restreint ces derniers mois bien loin du luxe occidental, même si je suis conscient de garder un certain confort. Ko Samui est une île touristique sans pour autant être bondée. Il faut dire aussi que la Thaïlande est particulièrement boudée ces derniers temps par le tourisme. Le bath, devise de la Thaïlande est de plus en plus fort et décourage bien des voyageurs. Pour indice il était à 40 pour un euro en 2015 lors d'un précédent voyage. Il est actuellement à 33. Je vous épargne les calculs, pour un séjour revenant à 1000€ il y a 5 ans il coûte plus de 1200€ désormais. De quoi faire réfléchir plus d'un touriste et l'économie s'en ressent. J'ai globalement été dans des pays où la devise faiblissait par rapport aux monnaies fortes comme le dollar ou l'euro. Mais c'est la première fois que je vois la situation inverse et la population locale s'en plaindre.

Nous passons une journée à peaufiner les préparatif et dormons à bord du Whakaari. Le lendemain midi tout est prêt.

Des connaissances avec qui Craig a eu le temps de sympathiser durant son (long) séjour en Thaïlande nous accompagne pour les premiers bords. Mais à la sortie de la baie, alors que je suis occupé dans les manœuvres de voiles, nous finissons sur un banc de sable que le mauvais temps ne nous a pas permis d'apercevoir. J'avoue que pour un départ, cela fait un peu bizarre, mais Craig ne perd pas de son flegme en soupirant, « Hmm c'est embarrassant! »

Notre vitesse était faible et nous sortons de cette impasse rapidement en quelques coups de moteur et reprenons notre cap vers le Sud. J'ai pris l'habitude de voir certains signes dans l'avancée de mon voyage et celui là m'invite à ce moment précis à réfléchir à l'idée d'entreprendre une telle initiative. Mais ayant investi beaucoup de temps et d’énergie dans cette nouvelle aventure, je ne peux que me résoudre à voir les cotés positifs.

La première journée n'est pourtant pas facile. La mer est particulièrement agitée et je découvre les joies de vivre à bord d'un navire constamment en mouvement. Je reste sur le cockpit étant rapidement nauséeux dans le bateau, j'apprécie l'efficacité redoutable des pilules contre le mal de mer. Craig est compréhensif et gère le début de notre épopée, le vent étant de face il y a peu de manœuvre. Mais le moteur sensé être réparé commence à faire des siennes et se coupe en pleine nuit et en pleine mer. Il semblerait que le problème ne soit pas tout à fait résolu... Heureusement bricoleur il identifie la panne et nous relançons le moteur. Mais préférons continuer à la voile pour l'économiser. Je me familiarise rapidement avec la navigation de nuit qui impose ses quarts, mais surtout la redécouverte de la contemplation des étoiles. L’Asie étant souvent brumeuse avec une forte pollution lumineuse, il y a peu d'endroit où j'ai pu profiter du spectacle. Orion, une des rares constellations que je connais nous surplombe de son air magistral. Les trois étoiles de sa ceinture seront désormais la première chose que je cherche à chaque nuit, comme un guide dans cette nouvelle aventure.

La deuxième journée est beaucoup plus calme. Elle est à l'image que je me faisais de la navigation : une mer agréable et pas très mouvementée, prendre le temps de cuisiner, de profiter et de siroter l'apéro en fin de journée. Mais les vents sont peu favorable et nous avançons guère. Craig décide de remettre le moteur en route, qui capote au bout de deux heures... La pompe qui alimente en fuel est probablement déficiente, nous décidons d'accoster à l'entrée de la Malaisie pour d'éventuelles réparations.

Nous ancrons à l'embouchure de la rivière Golok qui marque la frontière entre la Thaïlande et la Malaisie. Je retrouve ce passage que j'ai abordé quelques mois plus tôt pour mon entrée en Malaisie. J'oscille entre la joie de retrouver un lieu connu et le dépit d'être revenu si loin en arrière dans mon voyage.

Après avoir passé la nuit à bord, il nous faut nous acquitter du droit d'entrée sur le territoire malaisien qui ne semble pas une mince affaire car ce n'est pas un port d'entrée légale par la mer. C'est en plein dans le bureau de l'officier que je me rends compte que le mal de terre est presque pire que le mal de mer. En position statique, il semble que la terre continue de tanguer et me rend presque nauséeux. Après quelques allers retours avec le poste frontière thaïlandais sur l'autre rive, nous finissons par obtenir un visa exceptionnel pour une semaine le temps de faire les réparations nécessaires en ville. La ville n'est qu'autre que Kota Bahru, à l’extrême nord est de la Malaisie. J'y retrouve Matt qui m'y avait accueilli dans sa famille pour le début du ramadan. Toute la famille est de nouveau réuni et c'est un vrai plaisir de les retrouver. Il semble qu'ils pensaient tous que mon nom était « bonjour », car mon hôte avait posté une vidéo sur les réseaux sociaux où il m'interpelle dans ma langue natale.

Je passe deux jours avec la famille pendant que Craig fini d'installer la nouvelle pompe. Je ne suis malheureusement pas d'une très grande aide pour les réparations du moteur. Juste avant notre départ toute la tribu est invitée à visiter le voilier, un beau moment de partage et d'échange.

Nous mettons les voiles dès le lendemain, Matt nous accompagne pour la première journée car nous devons nous rendre un peu plus au sud pour finaliser notre droit d'entrée dans le pays dans un port officiel.

Nous naviguons le long de la côte et arrivons en fin de journée. Nous trouvons les bureaux fermés naturellement. Après avoir fait nos adieux à Matt nous passons la nuit ancrés dans l'embouchure de la rivière. Nous finalisons les formalités au petit matin avant de reprendre la mer. Les deux jours suivant se passent sans encombre, plus ou moins. Le moteur continue de faire des siennes mais nous l'alimentons avec le réservoir avant, situé au dessus du moteur donc le diesel est acheminé par gravité. Nous naviguons cependant principalement à la voile. Nous passons le nouvel an en mer, par une belle nuit étoilée avec Orion qui nous domine et continue de nous montrer le chemin. Je réveille Craig peu avant minuit pour son quart ainsi que boire un verre en ce début l'occasion de ce début d'année. Nous nous dirigeons vers Tioman, petite île charmante de la Malaisie. Malheureusement avec le retard qui s'accumule nous ne nous attardons pas et repartons dans l'après midi juste après la fin des formalités administratives.

Deux jours de voile nous sépare de l’île de Batam située au sud de Singapour. Elle fut mon point d'entrée sur le territoire indonésien et le sera pour nous aussi. La mer est calme, les vents favorables et nous naviguons tranquillement en barrant à tour de rôle. Nous approchons de Singapour en milieu de nuit. Déjà au loin les lumières de la ville illuminent le sombre ciel, sans lune jusque présent. Et puis petit à petit ce sont les lumières des bateaux qui perforent l'horizon. Ce canal maritime a de loin le trafic le plus important au monde. Nous naviguons entre celui-ci et la côte est malaisienne, peu habitée. Après quelques heures de navigation la densité des lumières donne la sensation d'aborder comme une véritable ville sur l'eau. Coté terre il y a toujours très peu de lumières sauf désormais le feu continu d'une raffinerie de pétrole. La flamme est impressionnante et s'élève sur plusieurs mètres, faisant disparaître Orion et le reste des étoiles avec elle.

Nous accostons dans la marina au petit matin. Hacok, qui nous aide à manœuvrer, discute un peu avec moi. Et nous finissons par trouver une connaissance commune lorsqu'il apprend que je suis à vélo. Il s'avère que mon ami et mentor Olivier Peyre, de « en route avec aile » est passé par la même marina lors de son tour du monde zéro carbone. Il parle aussi quelques mots de la langue de molière pour avoir eu un manager français pendant quelques années. C'est non sans gêne que je dois lui avouer qu'il sait mieux que moi bâbord et tribord. Bon pour l'instant je dois surtout les connaître en anglais...

Nous repartons vers le sud. Après avoir navigué l'après midi entre les îles nous nous retrouvons de nouveau eu pleine mer. Le lendemain c'est la batterie qui nous lâche. Faute d'adaptateur Craig n'a pas branché nos batteries à la marina. Et les vents favorables nous ont épargné d'allumer le moteur, ce qui nous permet de recharger lorsque nous naviguons.

Impossible d'allumer le moteur... alors qu'il est pourtant bien spécifié que la batterie du moteur est normalement indépendante. Les vents tournent et nous apportent quelques averses qui ne facilitent pas l'avancée, tant pour la navigation que pour le fait que nous devons barrer continuellement faute de pilote automatique. Les vents se calment, un peu trop, et nous nous retrouvons à l'arrêt en fin d'après midi en pleine mer. Un mal pour un bien car cela nous permet de recharger avec un groupe électrogène l'Ipad de Craig, désormais notre seul outils de navigation, et d'installer des lumières de navigation de secours pour la nuit à venir.

Puis les vents se lèvent de nouveau et nous reprenons notre route en direction de Belitung, île située au nord de Jakarta. Nous arrivons en pleine nuit, avec presque plus de lumières et ancrons à la voile dans la baie.

Au matin nous posons pied à terre pour changer de batterie. Je profite de l’absence de Craig pour faire le point de notre avancée et de notre itinéraire. contrairement à Craig je n'ai qu'un visa d'un mois et la distance restante me semble particulièrement élevée pour sortir à temps du territoire indonésien. Puis déplaçons le bateau pour le rapprocher de la plage où nous bullons l'après midi, il faut dire que le coin est particulièrement sympathique.

Le soir il semble que le bateau touche le fond avec la marée basse. Nous décidons de le déplacer de nouveau. Mais le gouvernail est coincé, peut être par un corail ou un rocher. Impossible de manœuvrer, nous tournons en rond. Alors que je suis à l'avant pour remonter l'ancre j'attends que Craig me donne signe de continuer. Mais celui semble avoir renoncer pour ce soir car la nuit tombe. Nous dérivons rapidement sur le récif l'ancre étant probablement trop haute alors que j'attendais les instructions à suivre.

En un instant tout s'accélère, le bateau heurte le récif et commence à être chahuter par les vagues qui le pousse d'un coté et les coraux qui le retienne de l'autre. Nous appelons rapidement le pécheurs qui viennent avec un bateau. Impossible de s'approcher. Craig décide de partir avec le bateau gonflable pour leur apporter une corde pour nous sortir. Mais les vagues ont raison de lui et finissent par renverser son embarcation. Par chance la corde que tentaient de nous lancer les pécheurs se prend dans son moteur et ils peuvent le tirer jusque leur bateau. Ils décident à ce moment de changer d'embarcation pour une plus petite et revenir me chercher. Leur bateau s'en va donc me laissant seul sans consigne. Je passe plus d'une demi heure seul dans la nuit sur le bateau à moitié couché qui continue de se faire malmener par les vagues dans un vacarme effrayant.

Le temps s'écoule lentement avant que n'arrive une petite embarcation pour me sortir de là, nous abandonnons le bateau n'ayant pas d'autre choix.

Nous passons la nuit dans une petite auberge. Au matin, la marée est haute de nouveau et le bateau sorti du récif. Craig remorque Whakaari près de la plage. Le bateau a miraculeusement survécu, avec uniquement quelques éraflures sur la coque. La fibre de verre étant particulièrement résistante. Après avoir remis de l'ordre à l'intérieur et inspecté le bateau, Craig m'annonce qu'il est prêt à repartir. Je ne suis pas particulièrement enthousiasmé, d'une part à cause de la mauvaise expérience de la veille mais aussi à cause d'une perte notable de confiance envers le capitaine. On commence à accumuler beaucoup de situations peu commode. En même temps, j'ai investi beaucoup de temps, d’énergie et d'argent dans cette nouvelle aventure que je ne peux me résigner à abandonner si « facilement ». Après mûres réflexions je décide donc de continuer. Nous passons la journée à préparer le bateau. Le soir nous faisons nos adieux aux pécheurs qui nous ont aidé. L'un d'eux me souffle « faites en sortes que le moteur démarre en toutes circonstances ».

Au matin alors que nous sommes prêt à partir... impossible de démarrer le moteur. La nouvelle batterie a passé la nuit à alimenter les lumières du bateau que nous avons laissé allumées dans la précipitation. Craig est confiant, il compte lancer le moteur avec l'ancienne batterie et charger la nouvelle en route. Je trouve le plan un peu risqué, et refuse de repartir dans ces conditions. Après avoir pris quelques conseils, il se résigne à acheter une nouvelle batterie. Il lui faut retourner en ville ce qui prend plusieurs heures. En attendant je reste sur le bateau pendant que le moteur tourne pour recharger la batterie. A son retour... la batterie ne charge pas, problème d'alternateur. Nous partions donc en mer pour cinq jours minimum, sans batterie fiable, et sans de quoi les recharger... Il y aurait eu de grande chance que nous nous retrouvions encore sans électricité, et donc sans lumière de navigation de nouveau et moins grave mais pas des plus agréable, sans pilote automatique.

C'est pour moi la goutte qui fait déborder le vase. Je dors peu, et après plusieurs heures de tergiversation je prends la décision de quitter le navire. C'est difficile pour moi après tant d'espoir et d'effort, ainsi qu'une part de rêve qui tombe à l'eau.

Craig est compréhensif et bon joueur, il me paye le billet retour. Mais c'est complètement dépité que je le quitte pour retrouver mon fidèle compagnon.

Il est de nature pour les grands voyageurs de donner un nom à leur vélo. J'ai eu beaucoup de mal à en trouver un qui me sied vraiment. Mais tels les astres qui m'ont guidé en son absence, il me semble évident de le baptiser Orion!

Je réserve un vol pour la Nouvelle Zélande. Trop pressé désormais d'arriver à destination. Je fais l'impasse sur l'Australie, la saison est bonne pour rouler actuellement en Nouvelle Zélande et je décide d'exploiter cette nouvelle opportunité.

J'ai toujours mis en avant le fait que je n'ai pas de limite de temps et ainsi tout celui dont je dispose dans mon voyage. Paradoxalement j'ai le sentiment d'avoir perdu un mois. Pas pour rien bien sûr car chaque expérience est formatrice. Mais je me rend compte qu'en étant actif sur mon vélo je n'ai jamais eu cette sensation auparavant même si j'ai voyagé à une vitesse plus réduite que sur le bateau. Ces avaries à répétitions, ces retours en arrière réguliers ce dernier mois, m'ont donné l'impression de piétiner et de gâcher du temps qui reste relativement précieux

Mon vol est deux semaines plus tard afin d'avoir un tarif abordable. Je décide donc de retourner à Dili, pour les rendez-vous kinés, dans le cadre de mon projet, que j'avais laissé en plan dans mon départ précipité. Je reprends mon bus de douze de trajet. Le voyage passe relativement assez vite. La saison des pluies a débuté et le paysage s'est métamorphosé, passé de jaune brulé à verdoyant.

J'arrive à Dili et reste au da terra hostel. J'y rencontre Pilar une mexicaine et nous organisons une soirée autours du voyage à vélo avec la projection d'un film d'amis qui m'ont aussi beaucoup inspiré (solidream). Je finalise mon entretien avec les kinés locaux de l'hôpital principal de Dili. Ils sont tous timorais et ont étudié à l'étranger, le Timor n'ayant pas ses propres infrastructures. Ils ont donc un niveau d'étude assez élevé pour des habitants du pays le plus pauvre d'Asie du sud est. Aussi les soins sont entièrement pris en charge le public.


Je reste quelques jours en ville pour profiter de son atmosphère que j'apprécie avant de retourner à Kupang. J'y prépare Orion pour son voyage aérien. Je fais étape à Bali pour quelques jours où je m'octroie un peu de bon temps. Je suis de retour à Ubud, petite ville touristique et animée mais qui a gardé un peu de son charme. La ville est bâtie principalement de pierre volcanique noire qui lui donne son charme. Elle est parsemé de temple hindoue à chaque coin de rue, en plus des entrées des maisons souvent chargées de sculptures et statues. Les offrandes jonchent le sol à longueur de journée, et les volupte d’encens envoûtent dès le petit matin, où il est le plus aisé de retrouver la vie locale avant que les touristes n’émergent. J'y retrouve Lysianne, rencontrée sur l'île de Florés. Nous passons deux jours ensemble, à palabrer de nos aventures récentes et à venir. Lysianne fait preuve d'un tempérament énergisant et revigorant dont la compagnie m'est fort agréable. Je profite parallèlement d'un peu de yoga et de la piscine de l'auberge que j'ai réservé. Rien de tel pour me ressourcer avant le grand départ, ou la grande arrivée...


L’atterrissage en Nouvelle Zélande est brutal. Plus mentalement que physiquement. Les événements récents, mon départ précipité et mon arrivée anticipée à cette destination rêvée font qu'il me faut un certain temps pour réaliser. Le fait d'avoir passé les deux dernières années en Asie me demande aussi un certain temps d'adaptation au retour à la vie occidentale.

Parallèlement je pensais que mon voyage se terminerait à la fin de mon périple Néo-Zélandais. Mais je réalise brusquement être déjà au bout d'un parcours fait pour en arriver là, qui signe la fin de quelque chose. Et cette fin, ce sentiment d'arrivée je n'y étais pas préparé. Il me laisse un goût amer et une sensation de vide. D'autant que dans ma tête, je n'allais pas rouler pour les prochains mois et la motivation n'est pas non plus à son plus haut. Tout ça fait que je passe quelques jours pénibles à ne pas bien savoir quelle voie prendre.

Heureusement je bénéficie de l'accueil chaleureux d'amis d'amis, pour me poser et me projeter. C'est à force de parcourir les lieux à visiter, faire des plans et des itinéraires que je me remets doucement dans le bain de la reprise du vélo. La Nouvelle Zélande est un pays prometteur sans l'ombre d'un doute tant par ses paysages que par ses habitants qui me font déjà une bien belle impression. Tout le monde est poli et souriant, et il n'est pas rare de tailler la bavette en ville, au supermarché, à la station service quand je vais regonfler mes pneus.

Je reste donc quelques jours à peaufiner mon trajet et à explorer les alentours de Christchurch. Meg et Blair qui m'accueillent me laisse profiter de leur maison. Ils bossent tous deux durant la journée, chacun dans une salle de fitness. Alors c'est en m'armant d'un peu de leur force physique que je me prépare à affronter ce nouveau pays tant attendu.





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